Voici un aperçu des différents chapitres :
Partie 01 - "Métier de rêve" : photographe de concert
Partie 02 - Questions juridiques
Partie 03 - Spécificités de la photographie de concert
Partie 04 - Le comportement dans la "fosse"
Partie 05 - L'équipement judicieux pour les photographes de concert
Partie 06 - Conseils et astuces des professionnels de la (photographie de concert)
Partie 07 - Composition d'image (Partie 1)
Partie 08 - Composition d'image (Partie 2)
Partie 09 - Réglages recommandés de l'appareil photo
Partie 10 - Le post-traitement
Illustration 6.1 : Pour réaliser des photos de concert atmosphériques et exceptionnelles, il faut, en plus d'un équipement photo approprié, un peu d'expérience - ou du moins quelques bons conseils de photographes expérimentés. Bien sûr, un peu de chance joue également un rôle. Cependant, comme le dit un proverbe : "La chance sourit aux audacieux !" Par conséquent, ne vous fiez pas uniquement à votre chance, car vous ramènerez rarement des photos spéciales d'un concert à la maison. Ici, le photographe Sven Darmer a pu photographier le chanteur de Depeche Mode, Dave Gahan, devant un arrière-plan scénique impressionnant (son concert du 9 juin 2013 au stade olympique de Berlin). Canon EOS-1D X avec un objectif EF 2,8/70-200mm et une focale utilisée de 142mm. 1/250 seconde, ouverture 7,1, ISO 3 200.
(Photo © 2013 : DAVIDS/Sven Darmer – www.svendarmer.de)
6.1 Méthodes de mesure d'exposition appropriées
Les méthodes de mesure d'exposition suivantes sont possibles avec la plupart des appareils photo modernes :
• Mesure intégrale (centrée)
• Mesure spot
• Mesure matricielle
Illustration 6.2 : Les musiciens, tout comme les autres artistes, sont souvent habillés entièrement en noir - ce qui ne facilite pas la mesure de l'exposition pour nous, photographes. Cependant, si le musicien maintient sa position pendant un certain temps, la mesure spot peut parfois être utile. On mesure alors le visage de l'artiste, permettant ainsi d'obtenir une valeur indépendante de la lumière ambiante sur scène. Cela permet de bien représenter et de reconnaître la personne sur les photos. Nikon D800 avec un objectif 2,8/70-200mm et une focale utilisée de 120mm. 1/1000 seconde, ouverture 5,6, ISO 1000.
(Photo © 2011 : Jens Brüggemann – www.jensbrueggemann.de)
Avec la mesure intégrale, les différentes valeurs de luminosité de l'ensemble du champ de l'image sont prises en compte. Elle est idéale, par exemple, pour les photos typiques de vacances ou les prises de vue de grands groupes dans des conditions d'éclairage normales (sans contrastes trop forts). Avec la variante de la mesure intégrale centrée, la zone au centre de l'image est pondérée plus fortement que les zones périphériques (avec le Nikon D4, c'est un cercle au centre de l'image d'un diamètre de 12mm, qui est pondéré à 75%).
Les concepteurs d'appareils photo partent du principe que les éléments importants de l'image sont généralement placés au centre de l'image (par exemple dans les photos de groupe).
Illustration 6.3 : Peter Maffay lors d'un concert à la Waldbühne de Berlin (le 28 mai 2011). Lorsque le motif se compose de parties sombres (ici : sangle de guitare, pantalon) et de parties claires (ici : parties du corps de guitare) en nombre égal et que le reste se compose de parties neutres claires (ici : arrière-plan gris), la méthode de mesure d'exposition intégrale donne les meilleurs résultats. (Ici, la mesure intégrale centrée a été utilisée). Canon EOS-1D Mark IV avec un objectif EF 2,8/70-200mm et une focale utilisée de 165mm. 1/250 seconde, ouverture 4,5, ISO 1 000.
(Photo © 2011 : DAVIDS/Sven Darmer – www.svendarmer.de)
La mesure spot est une méthode de mesure d'exposition pour les photographes expérimentés ; seuls ceux qui la maîtrisent obtiendront des résultats pertinents. Avec la mesure spot, une très petite partie du champ de l'image (la zone de mesure se trouve généralement au milieu) est utilisée pour mesurer précisément une petite partie de la luminosité du motif. Cette partie est considérée comme la plus importante et doit absolument être exposée correctement. En photographie de concert, il s'agit souvent du visage du chanteur/musicien. Cependant, les points suivants posent souvent des difficultés aux utilisateurs : premièrement, la taille de la zone de mesure, qui n'est que de 4mm de diamètre sur mon Nikon D4 (environ 1,5% du champ de l'image).
Deuxièmement, il est crucial que la partie du motif qui est mesurée corresponde approximativement à un gris de 18%. En effet, la mesure d'exposition de l'appareil photo est calibrée sur cette réflectance, et si la zone mesurée du motif diffère de cette réflectance, l'exposition sera erronée. Seuls les motifs où la zone mesurée réfléchit la lumière comme un gris de 18% conviennent à la mesure d'exposition spot. (Tenir une carte de gris de référence devant le visage du chanteur pour une exposition correcte, pendant le concert, est - je pense - assez peu pratique...) Ce qui ajoute à la confusion chez certains photographes, c'est que la mesure d'exposition se fait souvent au centre du champ de mise au point actif.
Cela peut facilement provoquer une confusion selon laquelle les deux fonctions pourraient être "apparentées". Cependant, du point de vue du contrôle de l'appareil photo et de la logique, la mesure d'exposition et l'autofocus n'ont rien en commun. La mesure d'exposition est utilisée pour obtenir une image ni trop claire ni trop sombre (à moins que l'on n'opte pour des photos High-Key ou Low-Key). L'autofocus, quant à lui, est nécessaire pour obtenir une photo correctement mise au point.
Illustration 6.4 : Un motif (avec de nombreuses zones sombres) pour lequel la mesure spot permet de déterminer la bonne combinaison de vitesse d'obturation, d'ouverture et de sensibilité ISO pour obtenir une photo correctement exposée. Lors de l'utilisation de la mesure spot, il est essentiel qu'une source de lumière constante (ici : la lumière du jour) soit présente pendant une période suffisamment longue pour permettre la mesure d'exposition.
De plus, l'artiste sur scène ne doit pas bouger trop rapidement pour permettre la mesure d'exposition. En raison de l'arrière-plan sombre et des vêtements noirs du musicien, une autre méthode de mesure d'exposition aurait entraîné une surexposition, donnant aux vêtements un aspect gris et rendant le visage trop lumineux. (À moins d'utiliser la mesure intégrale ou la mesure matricielle en combinaison avec la correction d'exposition manuelle, également appelée correction du +/-). Nikon D800 avec un objectif 2,8/70-200mm et une focale utilisée de 175mm. 1/640 seconde, ouverture 4,0, ISO 1 000.
(Photo © 2013 : Jens Brüggemann – www.jensbrueggemann.de)
Avec la méthode de mesure multizone (également appelée mesure matricielle), l'image est divisée en plusieurs zones (par exemple cinq : une zone au centre et les quatre coins adjacents). Chaque zone est mesurée automatiquement par l'appareil photo, puis une moyenne est calculée à partir de ces mesures.
Cette méthode de mesure d'exposition est recommandée lorsque des motifs à fort contraste doivent être photographiés. L'idée est que toutes les parties de l'image doivent être prises en compte et qu'une combinaison vitesse-diaphragme-ISO soit déterminée comme un compromis acceptable pour l'ensemble des zones (afin d'éviter les zones complètement surexposées ou trop sombres sans détails).
Même s'il existe des évolutions de cette méthode de mesure d'exposition par les fabricants (comme la mesure matricielle des couleurs, qui prend en compte les couleurs dans la scène lors de la détermination de l'exposition ; ou la mesure matricielle 3D des couleurs, qui prend également en compte les distances entre les zones de la scène lors du calcul), toutes les méthodes de mesure d'exposition souffrent d'un dilemme :
Si les écarts de luminosité dans la scène sont trop importants (= fort contraste), il est impossible de réaliser une photo correctement exposée en un seul cliché. En effet, le contraste présent dans la scène est plus étendu que la plage dynamique de l'appareil photo, ce qui entraîne inévitablement des zones complètement noires ou complètement surexposées dans la photo. La solution serait le HDR ; cependant, pour la photographie de concert, cela est complètement inadapté en raison de l'interdiction du trépied dans la fosse et du mouvement des musiciens sur scène.
Remarque : Ce "shifting" manuel des paramètres de l'appareil photo (changement de la combinaison de paramètres de temps, diaphragme et ISO suggérée par l'appareil pour maintenir la luminosité de l'image) en fonction des besoins de la scène constitue un élément de grande importance pour la pratique photographique, de sorte que de nombreux fabricants l'ont placé sur la molette de fonction (chez Nikon, actionnée par le pouce droit). Cela permet au photographe d'intervenir rapidement et de choisir la combinaison d'exposition qu'il estime la plus appropriée.
6.2 Automatique d'exposition contre contrôle manuel
De nombreux photographes (surtout les débutants très ambitieux) veulent absolument photographier en réglant manuellement l'appareil photo. Ils entendent par là qu'ils renoncent aux automatismes d'exposition et ajustent manuellement la vitesse d'obturation, l'ouverture et la sensibilité ISO.
Pour plusieurs raisons, je pense que c'est la mauvaise voie à suivre : Premièrement, les fluctuations de l'éclairage (ce qui est assez courant en photographie de concert et change rapidement) pourraient faire en sorte que nous devions constamment ajuster la combinaison temps-ouverture-ISO. Cependant, nous ne percevons pas toujours ces fluctuations (même avec un œil expert et un cerveau performant) ; des surexpositions sont inévitables. Deuxièmement, c'est assez audacieux lorsque les photographes pensent pouvoir estimer si précisément la luminosité du sujet qu'ils peuvent ajuster manuellement, en toute liberté, le temps, l'ouverture et la sensibilité ISO. Notre œil s'habitue (très rapidement !) aux changements de lumière, de sorte que nous ne remarquons pas particulièrement les différences ; ou seulement lorsqu'elles sont très importantes et soudaines.
En réglage manuel, la norme est donc de se baser sur les valeurs suggérées par l'appareil photo (automatique d'exposition). Ces valeurs sont basées à leur tour sur la mesure de l'exposition interne de l'appareil photo; ce qui signifie simplement que la différence entre le réglage manuel des paramètres temps, ouverture et ISO et le fait de photographier avec l'un des trois automatismes d'exposition (programme, ouverture et vitesse ; l'utilisation de l'automatisme ISO est fortement déconseillée !) réside uniquement dans le fait que dans le premier cas, les valeurs sont réglées par le photographe (mais selon les directives de l'automatisme de l'appareil photo) et dans le deuxième cas, l'appareil photo règle lui-même les paramètres (parce qu'un des automatismes d'exposition a été choisi).
Image 6.7: Lors de concerts classiques (ou même de jazz, country, musique folklorique, schlager, etc.), il n'est généralement pas à attendre de fortes fluctuations d'éclairage. Il y a moins ou même pas du tout d'effets de couleur (« lightshow ») utilisés ; les photographes de concert peuvent donc compter sur une lumière constante, naturelle (blanche), ce qui simplifie grandement le contrôle manuel de l'exposition. Ici, Montserrat Caballé a été photographiée lors de son concert à la Philharmonie de Berlin le 31 janvier 2011. Canon EOS-1D Mark IV avec EF 2,8/300mm. 1/160 seconde, ouverture 2,8, ISO 1.000.
(Photo © 2011: DAVIDS/Sven Darmer - www.svendarmer.de)
Image 6.8: RUNRIG le 29 août 2012. Lorsque l'éclairage sur les musiciens reste constant (du moins pour une durée "heureuse" mais indéterminée), il est possible de travailler correctement avec un réglage manuel de l'exposition. Alors, il n'est pas important que des projecteurs éclairent l'arrière-plan, car le sujet principal, le musicien, sera correctement exposé. Entre ces deux photos, j'en ai pris 18 autres avec les mêmes réglages d'exposition. Nikon D4 avec 1,4/85-mm-Nikkor. 1/250 seconde, ouverture 2,5, ISO 2.500.
(Photo © 2013: Jens Brüggemann - www.jensbrueggemann.de)
Conclusion
Qui que ce soit - pour quelque raison que ce soit - préfère photographier manuellement, peut le faire volontiers. En photographie de concert professionnelle, comme dans d'autres domaines de la photographie, seule la résultat compte. Par conséquent, ne vous inquiétez pas tant du chemin, mais assurez-vous plutôt que le résultat soit réussi. Le chemin pour y parvenir n'a pas d'importance. (Une photo n'est pas meilleure simplement parce que le photographe a travaillé en réglage manuel).
Si vous optez pour le réglage manuel de la vitesse d'obturation, de l'ouverture et de la sensibilité ISO, gardez à l'esprit que les conditions d'éclairage changeantes nécessitent un ajustement des paramètres d'exposition. Donc, vérifiez régulièrement si les réglages d'exposition conduisent au résultat souhaité ou si une correction est nécessaire.
6.3 Utiliser la fonction de prise de vue en rafale de l'appareil photo
En fraction de seconde, les spots s'allument puis s'éteignent. En raison des mouvements souvent rapides des musiciens sur scène, ils masquent une lumière et laissent pénétrer dans nos objectifs. Les dixièmes de seconde décident si l'artiste cligne des yeux en plein portrait ou fait une grimace malheureuse (peu photogénique).
La photographie de concert est de l'action, il est donc recommandé de régler l'appareil photo sur la vitesse de prise de vue en rafale. Cependant, il ne sert à rien de prendre régulièrement une douzaine de photos presque identiques l'une après l'autre ; il est préférable de tirer toujours 2 à 4 courtes "salves". De cette manière, le photographe peut photographier les sujets de manière ciblée et réfléchie tout en évitant le risque qu'une photo devienne inutilisable en raison d'un bref instant (par exemple, parce qu'en une fraction de seconde un projecteur brille directement et gênant dans l'appareil photo).
En raison du temps limité disponible (généralement seulement trois chansons), les photographes de concert ne doivent pas se limiter; vous ne devez pas craindre que la carte mémoire soit pleine avant d'être sorti de la fosse. De plus, la batterie de l'appareil photo durera probablement 3 à 4 concerts d'affilée avant que l'indicateur de niveau de la batterie ne vous demande de la recharger. Par conséquent, ne lésinez pas sur les photos, mais "continuez à tirer" !
Image 6.9: Beaucoup de rockstars ont des poses typiques. Si vous parvenez à les capturer, cela stimule grandement la vente de la photo. Billy Idol (ici le 27 novembre 2005 à Berlin) est bien sûr un professionnel à part entière et un maître de l'auto-promotion. Le mode rafale sur l'appareil photo aide à choisir le résultat optimal parmi les photos similaires. Celui où la pose convient parfaitement, le cadrage et l'exposition sont corrects, et également les nombreux petits détails (position des projecteurs, expression du visage, personnes et équipement en arrière-plan, etc.) s'harmonisent de manière optimale.
(Photo © 2005: DAVIDS/Sven Darmer - www.svendarmer.de)
6.4 Brachage – examinée de manière critique
Je n'ai jamais vraiment compris le sens de la brachage. Cela me semble un peu comme tirer au canon sur les moineaux. Et du moins à l'ère numérique, où nous les photographes prenons des photos en format RAW et retouchons toutes nos photos (du moins légèrement), la brachage est aussi inutile qu'une goitre.
Figure 6.10: La brachage a du sens uniquement lorsque le photographe est incertain de l'exposition optimale; il tente ainsi, avec plusieurs photos d'exposition différente, d'obtenir au moins un résultat correctement exposé. Cependant, la photographie de concert avec ses conditions lumineuses changeantes rapidement n'est que partiellement adaptée à l'utilisation de la brachage. Comme déjà expliqué à plusieurs reprises, l'éclairage des acteurs sur scène change constamment et très rapidement de toute façon. Ainsi, même avec un réglage d'exposition constant, on peut obtenir des résultats totalement différents. Si l'on ajoute à cette incertitude, basée sur la mise en lumière, une deuxième incertitude, à savoir le changement des réglages d'exposition pendant une série de prises de vue, deux facteurs de risque se cumulent, de sorte que le résultat (optimal) devient encore moins prévisible (réalisable). Avec la brachage, on se lance sur un terrain très incertain, de sorte que les résultats dépendent uniquement de facteurs imprévisibles. Par exemple: la sous-exposition associée à la brachage pourrait-elle se produire précisément au moment où un projecteur éclaire directement l'objectif du photographe et entraînerait donc déjà une sous-exposition? (Photo © 2013: Jens Brüggemann – www.jensbrueggemann.de)
À mon avis, il est bien plus judicieux de se concentrer sur le réglage correct probable de l'appareil photo plutôt que de prendre des variantes d'exposition en photo. Même si les réglages lors de la prise de vue n'étaient pas tout à fait optimaux, grâce au développement en RAW dans Photoshop ou Lightroom, la photo peut encore être "sauvée" dans la plupart des cas. Concentrez-vous donc plutôt sur une composition d'image inhabituelle, sur la capture de superbes moments du spectacle, sur la prise de vue de tous les musiciens (même si certains d'entre eux sont encore inconnus). Et pour vérifier les réglages d'exposition, il suffit parfois de jeter un coup d'œil rapide à l'écran de l'appareil photo pour repérer et corriger les erreurs importantes.
6.5 Utiliser des batteries pleines
On ne sait jamais ... Fidèles à cette devise, vous devriez toujours avoir des batteries pleines dans votre appareil photo lorsque vous voulez prendre des photos de concert. Bien sûr, souvent, un sixième de la capacité d'une batterie puissante est tout à fait suffisant, surtout parce que vous êtes autorisé à prendre des photos uniquement pendant les trois premières chansons. Mais on ne sait jamais ce qui peut se passer, que la durée de prise de vue soit prolongée pour une raison quelconque ou parce qu'un musicien débutant doit être promu. Et qui sait, vous pourriez également avoir l'opportunité de prendre d'autres photos avant ou après le concert lors de l'entrevue (ou lors des balances). Donc: chargez la batterie de l'appareil photo! (Ou emportez une batterie de rechange chargée).
Figure 6.11: "C'est à s'arracher les cheveux !" Lorsque Woody Allen prend la clarinette sur scène (comme ici lors du concert avec son New Orleans Jazz Band le 22 mars 2010 à Berlin), des photos de concert expressives sont garanties ! Ce serait vraiment dommage de devoir arrêter de prendre des photos prématurément parce que la batterie avait une capacité résiduelle insuffisante et s'était entièrement déchargée entretant.
(Photo © 2010: DAVIDS/Sven Darmer – www.svendarmer.de)
6.6 Photographier en format RAW
Dans de nombreux domaines de la photographie, il est tout à fait inutile de photographier en format RAW. Le JPEG est tout à fait suffisant en termes de qualité. Cependant, en photographie de concert, il est vraiment recommandé de photographier en format RAW, plus que dans tout autre domaine, car nous sommes régulièrement confrontés à de forts contrastes de luminosité. Les zones blanches cramées, là où les projecteurs éclairent directement l'objectif, et les zones les plus sombres à l'arrière-plan de la scène ne sont pas rares. Même les visages disparaissent souvent; soit ils sont trop lumineux car le projecteur était trop fort pour notre réglage d'exposition, soit les visages sont trop sombres car les projecteurs de contre-jour ont faussé la mesure de notre automatisme d'exposition.
En photographiant en format RAW, certains réglages peuvent être modifiés par la suite sans problème (par exemple la balance des blancs) et l'exposition peut être optimisée sur quelques diaphragmes.
Figure 6.12: ich & ich avec le chanteur Adel Tawil au micro le 1er septembre 2010. Dans la plupart des concerts, des contrastes de luminosité difficiles à surmonter sont à prévoir. Il est donc utile de photographier en format RAW pour pouvoir récupérer des détails à la fois dans les zones claires surexposées et dans les zones sombres sous-exposées sur l'ordinateur. Nikon D3S avec 2,8/24-70-mm-Nikkor utilisé à une focale de 24mm. 1/1000 seconde, ouverture 3,2, ISO 3200.
(Photo © 2010: Jens Brüggemann – www.jensbrueggemann.de)
6.7 Vérification régulière des photos – avec affichage automatique (et en plein écran)
Le grand avantage de la photographie numérique est la possibilité de vérification instantanée des images (sur l'écran de l'appareil photo). Les erreurs peuvent ainsi être rapidement identifiées (et bien sûr corrigées). Cependant, cet avantage n'est efficace que si les photographes effectuent réellement la vérification des images. Surtout lorsque l'on prend des photos sous pression lors d'un concert, certains oublient cette nécessité. Ou sont trop agités et pensent à ce moment-là qu'ils peuvent s'en passer. Mais c'est une erreur. J'ai souvent vu des photographes sortir de la fosse, plein de curiosité, regarder leurs photos prises et découvrir qu'en raison d'un réglage incorrect involontaire, ils n'avaient pas une seule photo exploitable à emporter chez eux …
Alors habituez-vous à vérifier régulièrement les images, de préférence toutes les 10 à 12 photos. Un bref coup d'œil rapide à l'écran de l'appareil photo suffit. Pour gagner du temps, vous devriez activer la lecture automatique des images de l'appareil photo. Après chaque photo prise, celle-ci est affichée sur l'écran pendant quelques secondes. Un simple toucher de l'obturateur de l'appareil photo fait également disparaître immédiatement la photo.
Il est également judicieux de vérifier la netteté à intervalles réguliers. Un bref coup d'œil rapide ne suffit pas pour cela; dans ce cas, vous devez zoomer dans l'image. Cependant, cette vérification n'est pas toujours nécessaire; une fois par chanson devrait suffire. (À moins que vous n'ayez souvent des problèmes de netteté dans vos photos; mais dans ce cas, je vérifierais bien sûr la cause au préalable).
Figure 6.13: Lorsque les photographes photographient avec enthousiasme et sous pression de temps lors d'un concert (comme ici avec Tim Bendzko le 24 août 2012), il peut arriver qu'ils oublient de jeter un coup d'œil régulier sur l'écran de l'appareil photo pour contrôler les photos prises en termes de mise au point, réglage d'exposition correct, composition de l'image, etc. Il arrive souvent que les photographes continuent à photographier pendant les trois chansons entières avec un réglage incorrect (ou inapproprié) et ne réalisent leur erreur qu'après avoir quitté la fosse photographe, lorsqu'il est trop tard pour intervenir de manière corrective. Nikon D4 avec un objectif Nikkor 2,8/14-24 mm à une focale de 24 mm. 1/80 seconde, ouverture 3,5, ISO 3 200.
(Photo © 2012 : Jens Brüggemann - www.jensbrueggemann.de)
6.8 Photographier aussi en noir et blanc
La photographie de concert repose essentiellement sur les nombreuses couleurs vives (des lumières). Néanmoins, les photos en noir et blanc peuvent également être très attrayantes. Je recommande de régler le mode de l'appareil photo en noir et blanc dès le début de la prise de vue. Ainsi, lors de la vérification sur l'écran, l'effet peut être mieux évalué. Si vous photographiez en format RAW, les informations colorimétriques ne sont pas perdues ; vous pouvez toujours « développer » les photos en couleur par la suite.
Cependant, la photographie en noir et blanc ne se résume pas à supprimer la couleur. Il s'agit plutôt de voir les motifs en noir et blanc ; le photographe qui maîtrise cela pourra également distinguer les motifs adaptés au noir et blanc de ceux qui n'en bénéficient pas, où la couleur est simplement absente.
Figure 6.14: La force expressive particulière des photos en noir et blanc (ou, appartenant à la même catégorie, les photos en sépia) rend la photographie en noir et blanc intemporelle ; elle est toujours "tendance". Même ce portrait du guitariste de BAP (concert du 24 août 2011 dans le cadre du Zeltfestival Ruhr à Bochum/Witten) ne perd rien à la réduction ; au contraire, il gagne en charme et en effet (nostalgique). Nikon D3S avec un objectif Nikkor 1,4/85 mm. 1/160 seconde, ouverture 2,5, ISO 1 250.
(Photo © 2011 : Jens Brüggemann - www.jensbrueggemann.de)
Remarque
• Certains motifs "demandent" vraiment à être photographiés en noir et blanc.
• D'autres, en revanche, ont le même impact en noir et blanc et en couleur.
• Il y a aussi des motifs qui ne devraient pas être photographiés en noir et blanc car ils y perdent.
Il appartient au photographe de déterminer à quelle catégorie appartient le motif à photographier. Si vous avez opté pour la réalisation de photos en noir et blanc, concentrez-vous déjà pendant la prise de vue et réglez votre affichage d'image en conséquence. Cela forme votre regard et vous aide à évaluer quelles photos de concert fonctionnent vraiment en noir et blanc et lesquelles ne le sont pas.
Figure 6.15: Un des rares clichés qui ont le même impact en noir et blanc qu'en couleur. En fin de compte, l'objectif d'utilisation (utilisation éditoriale dans un journal ou un magazine musical, publication sur une page de fan, etc.) et vos goûts détermineront la version pour laquelle vous optez. Nikon D800 avec un objectif Nikkor 2,8/70-200 mm à une focale de 125 mm. 1/640 seconde, ouverture 5,0, ISO 800.
(Photo © 2013 : Jens Brüggemann - www.jensbrueggemann.de)
